Les Référentiels Assureurs en sécurité incendie.
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10 avril 2018Un projet de construction doit souvent concilier des objectifs très différents et parfois contradictoires : esthétique, superficie, usage, coût, résistance structurelle, etc… La sécurité incendie est l’une de ces composantes qui doit être prise en compte.
La réglementation impose en effet au Maître d’ouvrage de garantir la sécurité de l’ouvrage qu’il envisage de construire. Les exigences dépendent du type de bâtiment : Etablissement recevant du Public, Immeuble de Grande Hauteur, Installations Classés pour la Protection de l’Environnement. La philosophie générale peut cependant se résumer en trois points :
– Assurer l’évacuation des personnes en toute sécurité,
– Eviter la propagation de l’incendie aux structures voisines,
– Permettre l’intervention des secours.
Les moyens complémentaires pour un niveau de sécurité incendie optimal
L’assureur du bâtiment projeté peut ajouter à ces exigences réglementaires des mesures complémentaires visant à préserver le bâtiment et le matériel qui s’y trouve des dommages causés par l’incendie. Il existe plusieurs moyens complémentaires pour atteindre le niveau de sécurité incendie requis pour un bâtiment :
– Bien choisir les matériaux de construction en fonction de leur réaction au feu. Ce classement des matériaux décrit leur capacité à alimenter le feu : combustibilité, génération de fumées et de gouttelettes ou de débris enflammés.
– Assurer un désenfumage efficace pour garantir l’évacuation en sécurité des occupants et limiter l’accumulation de chaleur. Il s’agit d’une obligation légale depuis 1992 pour les locaux relevant du code du travail.
– Mettre en place une détection incendie pour permettre l’évacuation des occupants. Le choix du système de détection doit tenir compte du risque présenté, de l’ambiance du local et des conditions d’exploitation. Ainsi on s’orientera principalement vers de la détection optique de fumées pour les bâtiments « classiques » tandis que pour les bâtiments industriels il sera fait appel à des technologies plus spécifiques : détection de flamme, analyse d’image, détection infrarouge etc…
– Compartimenter le bâtiment pour limiter la propagation du feu. L’étude du compartimentage porte à la fois sur la structure du bâtiment (murs et planchers coupe-feu) et les lots techniques (gaines, passage de câbles, process : convoyeurs). De plus, un compartimentage adéquat permet de réduire le débit nécessaire à la lutte contre l’incendie et les volumes d’eau potentiellement polluée à stocker en cas de sinistre.
– Prévoir des moyens d’extinction (extincteurs, RIA, poteaux incendies, réserve d’émulseur) à destination des occupants du bâtiment ou des services de secours. Il convient de s’assurer que la couverture est adaptée au bâtiment : distance, type de feu.
– Equiper le bâtiment d’un système d’extinction automatique. Les installations de type sprinkleurs sont polyvalentes et remplissent également une fonction de détection. Par ailleurs, celles à gaz seront plutôt utilisées pour les locaux électriques. Enfin, les installations mousse haut-foisonnement, poudre ou brouillard d’eau peuvent être envisagées pour des risques plus spécifiques.
L’analyse des risques en ingénierie de la sécurité incendie
La définition précise de ces mesures s’appuie sur l’analyse des risques que présente l’ouvrage ainsi que sur les référentiels de protection incendie (voir notre article) qui recensent les bonnes pratiques issues des retours d’expérience. Pour des ouvrages plus complexes, une approche performantielle, l’Ingénierie de Sécurité Incendie (voir notre article) permettra de démontrer que le bâtiment atteint les exigences réglementaires en dérogeant aux standards (APSAD, NFPA, FM Global). Bien sur, la prise en compte précoce de cette problématique incendie permet de l’intégrer dans la conception même de l’ouvrage plutôt qu’à ajouter des mesures compensatoires souvent plus complexes et plus coûteuses.
Dans tous les cas, il faut retenir que les mesures de sécurité incendie ont un impact direct sur la conception du bâtiment. Une prise en compte trop tardive peut donc mener à des surcoûts, un allongement des délais, voire à un blocage administratif du projet.