Les Référentiels Assureurs en sécurité incendie.
1 mai 2017Importance de la problématique incendie dans le traitement des déchets
25 juin 2020La filière de traitement et de valorisation des déchets a considérablement évolué ces dernières années. Un processus automatisé complexe – et coûteux – a vu le jour afin de disposer d’un outil de production performant. Ces équipements sont très souvent intégrés dans des bâtiments (parfois existants) qui doivent répondre à des contraintes esthétiques et environnementales ; au détriment parfois d’une bonne maîtrise des risques liés à un incendie.
Par aggravation, les propriétaires des bâtiments sont bien souvent différents des exploitants. L’approche du risque incendie n’est donc pas toujours prise en compte suffisamment en amont des projets. Les points faibles notamment mis en exergue sont : une absence de parois résistantes au feu, des distances entre bâtiments (ou zones de stockage) insuffisantes, des parois combustibles, une absence de clapets coupe-feu, etc. Ces « écarts » ont pour conséquence d’augmenter significativement les coûts d’un sinistre sans oublier les pertes d’exploitation.
Pourtant, cette activité est considérablement exposée aux sinistres comme le démontre fréquemment l’actualité. Ceci est notamment lié au fait que le tri des déchets en amont n’est, malheureusement, pas réalisé correctement et il arrive que des déchets « indésirables » voire interdits se retrouvent dans les lignes de tris automatisés (liquides inflammables, fusées de détresse, bouteilles de gaz, etc.).
Les obligations de la filière de traitement et de valorisation de déchets
Des obligations légales ou contractuelles exigent la mise en place d’équipements pour lutter contre des risques de départs d’incendie. De ce fait, la mise en place d’un Système de Sécurité Incendie (SSI) est requise. A ce jour, la plupart des technologies normalisées disponibles sur le marché sont mises en échec compte tenu des contraintes très importantes liées au process. Sans que cette liste soit considérée comme exhaustive, les principales contraintes sont les suivantes : des hauteurs de bâtiment importantes (souvent supérieures à 10 mètres), un niveau d’empoussièrement élevé, la présence de fumerolles pouvant s’apparenter à un départ d’incendie, un système de désodorisation créant des mouvements aérauliques très importants dans certaines zones, une ambiance difficile pouvant être corrosive, sèche mais aussi à l’inverse très humide, …
Les solutions alternatives aux systèmes de détection incendie mis en place
Sans remettre en question les qualités indéniables des systèmes de détection par prélèvement d’air, le constat reste sans équivoque quant à la densité d’installation existante dans la filière de traitement des déchets où cette technologie est très souvent mise en place par défaut. Malgré les dispositifs de décolmatage automatiques correctement réalisés, les filtres de plus en plus élaborés, les phases de maintenance renforcées, etc. La stabilité d’une installation par prélèvement d’air n’est pas toujours garantie. Sans oublier qu’il est important de noter qu’une installation de détection incendie « stable » (donc sans alarmes intempestives) peut « cacher » un durcissement de la sensibilité de l’installation… Nous vous rappelons que des tests de performance agréés existent et que ces essais sont à réaliser dans des conditions d’exploitation réelles (poussières, fumerolles, système de désodorisation en service, etc.).
Au regard des défaillances récurrentes des systèmes de détection incendie en place, des systèmes de détection non reconnus au sens strict du terme sont étudiés. Les solutions alternatives s’orientent de plus en plus vers le traitement numérique d’informations en provenance de caméras (détection de fumée, intrusion, flamme) et de caméras infrarouges. Pour les ambiances les plus difficiles, des combinaisons de technologies sont parfois nécessaires car ces systèmes ont également des points faibles (sortie d’échappement ou disques de freins des engins thermiques, poussières, éclairage insuffisant, etc.).
La clé de la réussite réside dans la réalisation d’une analyse des risques. Elle doit être réalisée en concertation étroite avec l’exploitant et le propriétaire des bâtiments en listant précisément les contraintes à prendre en considération.