Extension/Remplacement d’un système d’extinction automatique par gaz chimique
23 juin 2020Après l’incendie de Lubrizol, évolutions potentielles des exigences règlementaires concernant le stockage de matières combustibles et inflammables
1 juillet 2020La protection incendie est un enjeu majeur dans le secteur du retraitement des déchets. La plupart des sites sont en effet particulièrement vulnérables à l’incendie. En cause, un fort risque de départ de feu, un potentiel calorifique élevé associé à une propagation rapide (systèmes de convoyage et absence de recoupement). Par ailleurs, la culture de la protection incendie est historiquement faible chez les acteurs du traitement de déchets. La détection des sinistres est souvent trop tardive, ce qui complique la lutte par des équipements insuffisants ou inadaptés.
Les sites de retraitement des déchets doivent faire face à de nombreux départ de feu. Nous citerons notamment :
- Les aérosols compressés dans les presses métalliques et trommels,
- Les risques liés à la maintenance et notamment au travail par point chaud,
- Les échauffements des galets de roulement des convoyeurs.
Par ailleurs, la vulnérabilité des centres de tri est augmentée par les difficultés à détecter ces départs de feu :
- Site vaste avec peu ou pas de personnel pour le surveiller 24h/24h
- Détection automatique inadaptée car généralement basé sur de la détection de fumée rendue inopérante par un environnement pollué (poussières, atmosphère acide, fumerolles).
D’autre part, la majorité des centres de tri ne sont pas correctement équipés pour faire face à ces risques, les équipements installés ne répondant généralement qu’à des exigences administratives peu contraignantes. Si tous les sites possèdent des extincteurs et quelques RIA, ces derniers ne peuvent pas contenir un feu se déclarant dans une fosse ou s’étendant dans des stocks ou process. Certains sites sont équipés de canons qui sont généralement mal conçus : Débit insuffisant, orientation et portée du jet insuffisants… Pire, du fait d’une mauvaise conception, l’utilisation de ces derniers a pu propager l’incendie en propulsant les balles en feu en voulant les éteindre. Par ailleurs, les stocks où se concentre le potentiel calorifique ne sont généralement pas spécifiquement protégés.
Enfin, la conception des centres de traitement visant à faciliter le flux des déchets (grands espaces non recoupés, convoyeurs traversant tout le site, etc.) facilite voire accélère la propagation des feux.
S’il est donc clair que les centres de déchets sont particulièrement vulnérables au risque incendie, il est important de garder en tête que les conséquences d’un incendie peuvent être importantes :
D’un point de vue économique, le coût de la reconstruction impliquera une augmentation significative des primes d’assurances.
Les pertes d’exploitations sont aussi importantes du fait de l’obligation de continuité du service publique obligeant à rediriger les flux de matière vers d’autres sites souvent en surcharge.
Enfin, ces sites sont généralement la propriété des collectivités et à ce titre, tout incendie est largement médiatisé. Le retraitement des déchets étant un sujet cristallisant nombre de tensions dans le voisinage (phénomène NIMBY, « Not In My Back Yard », que l’on pourrait traduire par « OK mais pas à côté de chez moi »), un feu important peut causer la fermeture définitive pour des raisons politiques.
Pour information, quelques statistiques (source Fédération Française des Sociétés d’Assurance) :
Ces dernières années, les sites de traitement des déchets urbains et industriels connaissent les sinistres les plus graves (en nombre et en montant total des sinistres).
L’augmentation des sinistres en nombre et en gravité dans la filière « déchets » pousse donc les assureurs à :
- Refuser d’assurer de telles activités (La quasi-totalité de la couverture du marché est par 3 ou 4 compagnies),
- Augmenter le montant des primes et des franchises,
- Imposer des moyens de lutte de plus en plus conséquents.
- La filière étant systématiquement déficitaire, les assureurs sont très peu enclins à la négociation. D’autre part, les acteurs publics (collectivités, SDIS, DREAL) prennent peu à peu conscience des conséquences de potentiels incendie et augmentent graduellement leur niveau d’exigence.
Nous sommes intervenus plusieurs fois ces dernières années sur des dossiers en phase d’exécution pour remettre à niveau des moyens de lutte notoirement sous-estimés en phase de conception, avec toutes les conséquences techniques et financières que l’on peut imaginer.
Il est donc primordial d’estimer correctement dès la phase de conception les risques et les moyens de lutte à mettre en œuvre. La mise en avant des moyens de lutte prévus est aujourd’hui un élément différenciant dans le cadre d’un appel d’offres.
Cyrus industrie est parfaitement conscient des enjeux liés à ce secteur, connait les process, les acteurs tant privés que publics. Fort de notre expérience, nous saurons identifier rapidement les risques et proposer les solutions adaptées d’un point de vue technique et économique.